My dear Ireland: lettre ouverte à l’Irlande

Lettre ouverte

Ma chère Irlande,

Ca y’est, si j’écris cette article, c’est qu’il est temps de te quitter… Et bien que j’ai pris cette décision sans aucun regret, je sais que tu me manqueras Irlande. Tu le sais bien, tu connais tout l’amour que je te porte, je ne l’ai jamais caché, ni à toi, ni à personne.

Tu m’as fait vivre tellement de choses, certaines plus sympa que d’autres ! Je t’ai rencontré par hasard un soir de février 2013, j’ai appris à t’aimer, au début doucement et puis tout d’un coup. J’ai essayé de me séparer de toi une fois mais sans succès alors je suis restée.

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Je suis revenue à toi pendant une période particulièrement difficile pour moi. Oui j’ai fui pour me réfugier dans tes bras, maintenant je le réalise. Mais tu m’as aider à aller mieux et à devenir plus forte. Tu m’as surtout aidé à me découvrir, et ça je ne t’en serai jamais assez reconnaissante. Plusieurs fois, tu m’as mise à l’épreuve, et j’ai parfois douté mais je suis toujours revenue à toi. Ce mal du pays, cette nostalgie et même cette solitude, tu me les as toutes fait découvrir et en même temps, tu m’as toujours aider à les surmonter.

Il y a quelque chose chez toi, que je n’arrive pas à expliquer. Une sécurité, un réconfort, quelque chose de rassurant. Dans les moments durs, j’ai toujours réussi à me relever grâce à toi, à tes habitants, à tes paysages magnifiques, aux surprises que tu me réservais à travers une belle rencontre ou un endroit inconnu. Je me rappelle par exemple de ce parc caché découvert lors d’une balade à vélo en plein moment de doutes. Ou de cette averse monstrueuse sur la plage à côté de la maison, qui, va savoir pourquoi, m’a fait tellement rire, alors que j’avais un peu le moral dans les chaussettes. Comment pouvais-je encore me faire surprendre par la pluie après tout ce temps ?! Je me rappelle aussi de ces nombreuses sessions de musiques et autres concerts qui ont le don de me redonner le sourire quoiqu’il arrive. De ces nombreux visages amicaux et des quelques gros quiproquos provoqué par la langue, de ces conversations parfois sans queue ni tête car, c’est bien connu, l’abus de Guinness n’aide pas à la communication.

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Peu de gens dans mon entourage comprenne ce lien qui nous unit toi et moi. Cette relation presque fusionnelle un peu comme dans une fratrie. Il m’arrive de me plaindre de toi c’est vrai (et surtout de ta météo légèrement ennuyante), il m’est arrivé plusieurs fois de vouloir te quitter mais dès que je m’éloigne de toi, je me sens un peu perdue. Un peu comme avec ma sœur à bien y réfléchir ! Nous passons notre temps à nous embêter lorsque nous sommes ensembles mais nous ne pouvons pas rester loin l’une de l’autre.

Te quitter va être une vraie épreuve, j’en ai conscience. J’ai beaucoup entendu parler de la déprime suivant le retour et je m’y prépare comme je peux. J’ai conscience que ma vie va probablement beaucoup changé en te quittant mais je pense aussi avoir besoin de cette séparation. Cela ne veut pas dire que cela va être simple. Et si je n’arrivais pas à reprendre ma vie comme je l’ai laissé avant de te rencontrer ? Et si je regrettais mon choix ? Et si je faisais une grosse erreur en prenant cette avion dans quelques jours ? Et si j’étais incapable de repartir et de revivre tout ça ? Tant de questions se bousculent à cet instant.

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La peur se mêle à l’excitation. La peur de regretter mon choix. L’excitation de retrouver enfin tout mes proches sans avoir à planifier mes visites. La peur de ne plus te revoir et l’excitation de préparer de nouvelles aventures. La peur du retour à la normale et l’excitation de retrouver cette normalité au moins pour quelques semaines. Cela peut te paraître un peu étrange, mon Irlande, mais en ce moment je rêve d’une soirée barbecue avec mes parents et d’un burger avec ma meilleure amie.

Sache une chose mon Irlande, même loin de toi, je continuerai à penser à toi. Nous serons toujours étroitement liées toi et moi, je le sais. Après tout, tu as su m’accueillir quand la France n’avait pas grand chose à m’offrir, tu as su me garder tout ce temps sans jamais me faire sentir étrangère. Et bien que mon passeport soit français, j’ai toujours la conviction d’être devenue un peu irlandaise en te fréquentant toutes ces années. Et je sais que certains sauteront au plafond en lisant ceci mais mon cœur t’appartient autant qu’il appartient à la France. Un peu comme un mère d’adoption, tu as su t’occuper de moi lorsque j’en avais besoin et tu m’as permis de me reconstruire pour retrouver mon pays durablement. Un peu comme un amant, tu m’as fais vivre des moments passionnés. Un peu comme une sœur, tu m’as parfois rendue folle. Et un peu comme une meilleure amie, tu m’as aidé à recoller les morceaux.

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Mon meilleur souvenir ?

Difficile de choisir, j’ai vécu tellement de choses ici ! Je dirai que l’un de mes meilleurs souvenirs a été l’arrivée de mes parents pour la première fois en Irlande du Nord et leur regards lorsqu’ils ont découvert la beauté de la Chausée des Géants ou l’adrénaline du pont de corde de Carrick a Rede. Je dirais aussi mon premier spectacle irlandais dans le Wicklow où je suis retournée en enfance pendant plusieurs heures. Sans oublier la découverte des falaises de Moher, mes bêtises dans le Connemara au son de Michel Sardou, notre nuit dans une auberge déserte perdue au fin fond du Donegal, les sessions traditionnelles du dimanche après-midi, les chocolats chaud/scones du samedi, mes cours d’interprétation à l’University of Ulster Coleraine et nos soirées avec nos profs.

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Alors mon Irlande, oui je pars, mais je ne te dis pas au revoir. Au contraire, je te dis à bientôt ! Tu vas me manquer ma belle. 

Míle buíochas libh beannacht.

Sandra


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